Les 7 et 8 mars… la date était calée depuis un
moment et le programme devait être goulottes et couloirs mais la météo en a
voulu autrement avec d’importantes chutes de neige sur quasi toute la chaine
des Pyrénées. Nous décidons finalement (un peu sur un coup de tête, sans
vraiment se rendre compte des temps de trajets nécessaires pour s’y
rendre !) d’aller faire du TA à Montrebei.
Vendredi soir tout le monde embarque direction
l’Espagne. Equipe réduite pour ce week-end, nous serons que 6 dont 2
encadrants. Romain, Jules et Valentin choisissent l’option d’arriver tard mais
directement sur place à Montrebei. De leur côté, Amandine, Léonard et Sophie
décident de couper leurs 6h de route et font un stop à Izaourt dans la maison
familiale de Nils pour y passer la nuit. Départ matinal le lendemain pour nos
Montpelliérains afin de rejoindre le reste de l’équipe.
Après avoir évité de peu 600 euros d’amende
(bivouac interdit sur le parking du Congost de Montrebei !), Romain et
Jules conduisent leur cordées respectives, Amandine / Léonard et Sophie /
Valentin vers leurs objectifs du jours paroi de Catalogne : Paul
Lalueza et Estacion Orbital Mir. L’approche est longue (certainement
bien plus que si on n’était partis du Prado) mais très jolie et permet de bien
se chauffer.
A propos des voies :
·
Paul Lalueza (TD, 430 m) – une voie qui regroupe quasi tous les
ingrédients du TA : de la recherche d’itinéraire, du rocher pas toujours
très très bon, quelques pas d’artif, de la grimpe « à l’ancienne » en
cheminée et surtout de la végétation…beaucoup de végétation. Amandine, nous
confia même que « seuls les botanistes peuvent trouver cette voie
intéressante ! ». Bref, vous l’aurez compris, cette voie ne figurera
pas dans les « triple stars ». Léonard, en bon spéléo qui se respecte,
prit quand même du plaisir dans les dernières longueurs de cheminée
·
Estacion Orbital Mir (ED-, 405
m) – Valentin, motivé, prit la tête sur les 5
premières longueurs. Après avoir dépassés les 15 premiers mètres un peu
herbeux, on arrive très rapidement sur du beau caillou et de la belle escalade :
le pas de 7a de la première longueur donne un petit onglet à Jules et Sophie
qui sont obligés de serrer bien fort les prises. La suite déroule bien jusqu’à
la 5eme longueur où le début finaud demande un peu de concentration. Sophie
prend la suite de la tête sur les 4 longueurs suivantes. Un début un peu
difficile avec de la recherche d’itinéraire et un rocher un peu péteux… il faut
se mettre dedans ! Les longueurs L7 et L8 s’enchainent facilement puis une
mention spéciale pour la L9 qui allie à la fois grimpe fine et technique en
dalle sur calcaire orange particulièrement bien sculpté et petit passage de
fissure/dülfer un peu plus physique… un vrai régal ! Jules prendra
finalement le lead sur les 2 dernières longueurs, encore du beau caillou et de
la belle grimpe notamment la L10 en traversée où l’impression de gaz se fait
bien ressentir. En résumé, très belle voie qui peut mériter une mention
« triple stars »
--> plus d'infos sur la voie, voir le blog de Jules
--> plus d'infos sur la voie, voir le blog de Jules
Les 2 cordées parviennent en haut en même
temps. S’ensuit alors une longue, très très longue marche de retour à la
frontale. La fatigue commence à se faire ressentir, on a hâte d’ouvrir les
bières !
Vers 20h ou peut-être 21h, arrivée au spot
bivouac en-dessous du parking du Congost. Une fois les tentes montées pour
Amandine, Léo, Val’ et Sophie, nous passons un moment agréable d’échange et
partage autour des réchauds. Nous devons aussi choisir nos voies pour le
lendemain…
Nous optons pour des voies relativement
courtes avec une approches depuis le champ du Prado afin de garantir un retour
avant 15h pour reprendre la route. Etant déjà bien fatiguées par les semaines
précédentes de grimpe, après une courte et glaciale nuit et voyant la face à
l’ombre, Amandine et Sophie ont failli abandonner. Jules et Romain finirent
finalement par nous convaincre et les mêmes cordées que la veille se
reforment : Amandine et Léonard vont avec Romain dans le Petit Dièdre ;
Sophie et Valentin vont avec Jules dans El Transit de Venus.
·
Petit Dièdre (TD, 170 m) – Petite grande voie de 5 longueurs homogène et soutenue dans le V
qui, comme son nom l’indique, se déroule majoritairement en dièdre. Amandine
prend la tête dans la première longueur. Léonard mit à l’épreuve sa technique
et sa concentration pour venir à bout de la longue fissure de L4 où il dut
engager faute de bons coinceurs et fit quelques exercices de souplesse pour
passer en grand écart le surplomb de L5.
·
El Transit de Venus (TD+, 250
m) – Jolie voie de 6 longueurs, très variée avec des
passages en dièdre, fissure, surplomb, cheminée, dalle… avec par moment des
prises arrondies sur cailloux gris compact et par moment des prises plus
franches en calcaire orange mais cailloux plus péteux… bref, y’en a pour tous
les goûts mais toujours très beau et agréable à grimper… sauf peut-être pour
Jules dans la cheminée / renfougne de la L4 !
Romain, Amandine et Léonard relèvent leur défi
de faire la voie en moins de 3h. Ils arrivent au sommet une petite heure avant
la cordée menée par Jules. Tout le monde se retrouve aux voitures pour partager
un casse-croute avant de reprendre la route vers 15h direction Paul, Foix,
Pamiers ou encore Montpellier.
Un week-end riche en enseignements où l’on
apprend peu à peu à être efficaces, toujours et encore plus efficaces aussi
bien à la préparation des sacs, au départ du bivouac, aux marches d’approche et
de retour à la gestion des relais … afin de pouvoir envisager un jour des
courses de plus grande ampleur.