Le thème de cette année s’annonçait être « l’Ossau sous l’eau ». 
Après plusieurs discussions, des vérifications et des 
re-re-vérifications de la météo, c’est décidé, on maintient le week-end,
 on y va quand même !
Vint ensuite le temps de l’organisation des cordées et du bivouac … 
ce fût calé un peu à l’arrache, au dernier moment … il faut bien 
l’avouer !! Mais finalement tout le monde a trouvé le refuge et le coin 
bivouac avec des arrivées étalées entre le vendredi fin d’après-midi et 
le samedi matin au petit jour (sauf pour Juju arrivée de la veille avec 
ses parents).
Le samedi matin les cordées partent, autonomes, chacune vers leur projet de la journée :
- Pour Théo et Juju se sera « le dièdre de l’orchis » (ED-, 6b+ / 185 m) : escalade
 soutenue recommandable mais pas sur toute les longueurs comme l'indique
 le topo, ça commence fort dès la première longueur avec une fissure en 
O.W., L3 un dièdre herbeux qui fait des guilis dans le ventre quand on 
commence à s'accrocher aux touffes n'ayant accès à la potentielle 
fissure en fond de dièdre, L4 fermeture du bras pour Juliette qui 
n'artifera qu'un seul passage, Dernière longueur longueur une belle 
double fissure à doigts ressemblant à L1 de flipp matinal sauf que là on
 a eu le temps de se chauffer avant...que du plaisir sauf L3 ! Que Théo a
 refaite 2 fois car il avait laissé un friends n°4 dans L2...quand on 
n’a pas de tête, on a des bras !
 
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| Ranfougne dans L1...un n°4 est le bienvenue ! | 
 
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| Et après le n°4, faut faire le coinceur vivant ! | 
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Descente des virettes...tout pile à temps, déjà quelques gouttes
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- Jules, Arnaud et Sophie se retrouvent à 5h30 (ça pique un peu après un 
couché vers minuit !) pour débuter leur marche d’approche. Pour eux ce 
sera direction face Nord, pour rejoindre le pied de la « face Ouest-Nord/Ouest de la Pointe de France » (ED-, 6b+ / 650m). Arnaud
 et Sophie ont du mal à se réveiller, la marche se fait en « mode 
automatique », heureusement que Jules est là pour veiller à maintenir le
 rythme. Après environ 2h d’approche, un petit 300m de dénivelé et le 
franchissement de tous types de pierriers à granulométries variées, les 
voilà enfin dans le cirque de l’Embaradère où ils retrouvent les cordées
 de l’équipe GEAO qui s’apprêtent à attaquer la voie Ravier. Jules prend
 la tête afin d’avaler rapidement les premières longueurs en corde 
tendue. En L3, les difficultés commencent à se faire sentir avec un 
petit pas de traversée finot qui donnera un peu de fil à retordre à 
Arnaud. S’en suit une longueur, pas dure du tout mais magnifique avec 
une belle fissure à remonter. A 10h30, nous voilà sur les vires de 
l’Embarradère. Les premières longueurs de ce second ressaut sont 
faciles, nous repassons en corde tendue sur un bon 100-150 mètres. En 
L8, Arnaud fait du ménage, il nous fait partir un bloc de la taille 
d’une table…heureusement, personne en-dessous ! L10, enfin le fameux 
dièdre rouge. Jules propose à Arnaud et Sophie de prendre la tête mais 
rien n’y fait, ce n’est pas trop leur jour…semaine de boulot trop 
intense pour Arnaud et petits soucis d’épaule pour Sophie…, l’énergie 
n’est pas au rendez-vous ; Jules part donc à la recherche du fameux 
« piton Z rouge ». Belle longueur mais qui, avec son caillou tout lisse 
et « gras », aurait peut-être mérité une cote supérieure au 6a+.Un 
itinéraire pas évident à trouver pour la L11 mais Jules parvient à nous 
faire arriver au pied de la longueur 6b+… 6b+, oui mon œil !! même en 
artifant sur les 4 premiers pitons (heureusement qu’ils sont là eux !), 
ça reste dur ! Protégés en face Nord, nous échappons à une averse de 
grêle qui dura 5 minutes. Allez courage plus que 3 longueurs. ça 
continue à bien grimpe, c’est soutenu avec de la fissure/renfougne et 
des placements un peu aléatoires. 14h : sommet. En résumé, une belle 
voie d’ampleur avec un caillou quand même globalement correct mais où il
 ne faut pas s’endormir et garder du jus pour une fin bien soutenue.Plus de photo sur le blog de Jules.
 
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| Départ matinal obligatoire | 
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| 2h d'approche pour la face N | 
  
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| De belles longueurs qui grimpent à la fin... | 
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| ça tire sur les bras...et sur tout ce qu'on peut ! | 
- Réveil matinal pour Romain et Lucas qui doivent monter au refuge pour retrouver Léonard arrivé la veille et se lancer dans la « Sud-Est classique » (TD-, V+ / 535m).
 Une autre cordée empruntant le même départ pour partir dans les 
surplombs, c'est finalement à 7h que Lucas s'élance dans les premières 
longueurs de la voie. Après plusieurs longueurs de traversée, 
l'itinéraire se redresse sur deux belles longueurs de marches inclinées 
et de dulfer. Lucas, fatigué, laisse sa place dans les rotations de tête
 et Romain enchaînera 4 longueurs en tête suivi par Léonard pour la 
cheminée finale. Au pied de la dernière longueur, la pluie et la grêle 
surprennent la cordée et rend impraticable le lichen qui recouvre la 
paroie : il faudra tirer au clou pour sortir de la dernière fissure, se 
rétablir au sommet de l'aiguille Joly et enjamber l'espacement avec la 
paroie d'en face qui marque la fin de la voie. La redescente sur les 
vires se déroule sans encombre grâce au vent ayant séché l'humidité de 
l'averse.
 
- Amandine nous partage sa journée vécue avec Sylvain et Valentin : Départ pour la voie « mailly » (TD-, 6a / 200m).
 Très belle voie et pas trop longue c'est pas mal pour une reprise et 
pour ne pas trop jouer avec la météo. Une très belle voie, sur du beau 
rocher. Cette jolie voie nous a motivé pour en faire une deuxième et 
nous voilà partis dans le « dièdre de 120m » (TD+, 6b / 120m)
 à côté. Voie un peu plus dur que la première mais magnifique. Du beau 
dièdre et de la belle fissure (attention ne pas aller se mettre au fond 
de la fissure, il est difficile d'en sortir). Après une petite pause 
pluie Valentin prends la tête et sort le dernier 6b de la voie.  
 
Samedi soir, apéro punch offert par le gardien puis repas au chaud au
 refuge lors duquel le planning des projets 2019-2020 se met peu à peu 
en place.
Dimanche, les orages étant prévus vers 13h, c'est un départ matinal et pas de grosses ambitions !
- Amandine et Théo direction « les surplombs » (TD-, 6a / 290 m),
 ils sont suivis de Coralie, Anais (de l'Epaf) et Julien... heureusement
 le sac de la cordée était resté au pied de la voie ... tête en l'air 
Théo ce WE ! Amandine grimpe quasi toutes les longueurs en tête (Et 
oui ! il paraît qu’il faut bosser !) sous l’œil bienveillant de Théo qui
 corrige sa pause de coinceurs (merci des conseils 
).
 Après 6 longueurs, du temps passé et de l'énergie dépensée, ils 
décident de descendre en rappel avant la pluie. Très jolie voie qui se 
balade entre de beaux surplombs, ambiance garantie et pas autant 
paumatoire que l'indique le topo ! 
 
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| recherche d'itinéraire sur le topo | 
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| Suivi par Julien, Coralie et Anais | 
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| Pause discutable | 
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| Pause conseillée | 
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| Du beau caillou à l'Ossau | 
- Valentin et Romain nous partagent leur projet de la journée  « Not to Bolt or Not to Bolt ? » (ED-, 6b / 250m): "Not
 to Bolt or Not to Bolt ?" Avec un nom pareil, tu te dis que les 
ouvreurs se sont quand même posés la question de mettre (au moins) un 
spit ^^ Une voie sérieuse donc, et qui sent l'aventure... on ne sera pas
 déçu 
 Loin
 d'une ligne aseptisée, on navigue ici de dalles compactes en réta 
délicats et en traversées scabreuses : que du bonheur, et le palpitant 
qui frémit 
 Il
 y a de l'air entre les points, de graaandes longueurs, beaucoup (trop) 
de matos au baudar bref, une escalade qui demande un peu de marge en 
grimpe et/ou en recherche de protections... idéalement les 2 
Une ligne à faire, parce que tout y est beau, étonnement et gestion de soi  

 

 
- Sophie ayant retrouvé la motivation qui lui faisait défaut la veille, elle accepte de suivre Jules dans la « Sud-Est classique » (TD-, V+ / 535m),
 fait la veille par Léonard, Lucas et Romain. Projet de faibles 
difficultés techniques mais où il va encore falloir faire preuve 
d’efficacité au vu de la longueur. Avec un départ du refuge vers 6h45, 
ils attaquent finalement la voie vers 7h30. Les 5 premières longueurs 
sont achevées rapidement en à peine 2h avec un bel engagement de Jules 
en L5, en corde tendue, avec les grosses, sur une dalle finode à petits 
grattons … ! L6, Sophie se lance, friends de part et d’autre du baudar. 
Longueur magnifique en fissure/dülfer, rien de très dur et caillou de 
très bonne qualité…un seul regret : un peu trop de pitons qui rende 
optionnelle l’utilisation des friends. La cordée enchaine ensuite en 
réversible, la grimpe déroule bien mais une hésitation sur le relai R7 
puis R9 leur fera perdre un peu de temps et les obligera à faire 2 bouts
 de longueur hors tracé.  Jules remonte tout d’abord un dièdre/fissure 
non décrit dans le topo : ça protège plutôt bien mais l’escalade n’y est
 pas évidente. Sophie se lance ensuite à l’aventure dans un petit 
dévers/surplomb constitué de cailloux lichéneux et pas très stables pour
 rejoindre au mieux le jardinet. Nous ne sommes pas trop sûrs de savoir 
où nous sommes, nous ne regardons même plus le topo, pas grave, 
l’objectif est de sortir ! Dans L11, Jules parvient finalement à 
rejoindre l’itinéraire classique et nous pouvons dérouler jusqu’au relai
 final. Le sommet est atteint vers 12h. Une grosse heure de cheminement 
plus tard à travers les vires de la muraille de Pombie, Jules et Sophie 
rejoignent finalement le refuge vers 13h-13h30. Ils sont satisfaits, la 
voie est jolie avec de vraies belles longueurs comme les L6, L7 et L12 
et une petite erreur de parcours qui leur aura finalement permis de 
grimper du un peu plus costaud et de mettre un peu plus de friends. En 
plus un timing de moins de 5h dans la voie, objectif atteint ! Plus de photos sur le blog de Jules.
 

 
- Léonard part avec Sylvain pour travailler la pose de coinceurs dans la combinaison « Flipp matinal » (TD+, 6a+/ 200m)  et « Directissime Sud » (6b+/ 315m).
 Sylvain s'évite la peur susmentionnée en prenant la tête de la première
 longueur et Léonard commencera son programme de pose de coinceurs dès 
le dulfer au-dessus des fissures parallèles. Une brève averse survient 
une fois encore au pied de la dernière longueur, celle en 6b, que 
Sylvain équipe et qui sera laborieusement grimpée par Léonard. Les 
virettes sont là, il est temps de redescendre en les suivant. L'orage 
menaçant et les impératifs de retour ne laissent pas la marge de 
continuer plus loin dans la directissime. De retour au refuge à midi, la
 cordée retrouve le reste de l'équipe pour pique-niquer et papoter des 
projets futurs.
 

 
En résumé, une très belle découverte de l’Ossau (pas si sous l’eau !), 
un week-end encore bien riche en expériences et émotions où les 
compétences techniques de notre équipe se sont améliorées et les liens 
d’amitiés se sont renforcés.  
 
Pendant ce temps, Emilie et Alexandre se la coulent douce en Norvège …