dimanche 8 mars 2020

WE TA improvisé à Montrebei

Les 7 et 8 mars… la date était calée depuis un moment et le programme devait être goulottes et couloirs mais la météo en a voulu autrement avec d’importantes chutes de neige sur quasi toute la chaine des Pyrénées. Nous décidons finalement (un peu sur un coup de tête, sans vraiment se rendre compte des temps de trajets nécessaires pour s’y rendre !) d’aller faire du TA à Montrebei.
 


Vendredi soir tout le monde embarque direction l’Espagne. Equipe réduite pour ce week-end, nous serons que 6 dont 2 encadrants. Romain, Jules et Valentin choisissent l’option d’arriver tard mais directement sur place à Montrebei. De leur côté, Amandine, Léonard et Sophie décident de couper leurs 6h de route et font un stop à Izaourt dans la maison familiale de Nils pour y passer la nuit. Départ matinal le lendemain pour nos Montpelliérains afin de rejoindre le reste de l’équipe.

Après avoir évité de peu 600 euros d’amende (bivouac interdit sur le parking du Congost de Montrebei !), Romain et Jules conduisent leur cordées respectives, Amandine / Léonard et Sophie / Valentin vers leurs objectifs du jours paroi de Catalogne : Paul Lalueza et Estacion Orbital Mir. L’approche est longue (certainement bien plus que si on n’était partis du Prado) mais très jolie et permet de bien se chauffer.




A propos des voies :
·         Paul Lalueza (TD, 430 m) – une voie qui regroupe quasi tous les ingrédients du TA : de la recherche d’itinéraire, du rocher pas toujours très très bon, quelques pas d’artif, de la grimpe « à l’ancienne » en cheminée et surtout de la végétation…beaucoup de végétation. Amandine, nous confia même que « seuls les botanistes peuvent trouver cette voie intéressante ! ». Bref, vous l’aurez compris, cette voie ne figurera pas dans les « triple stars ». Léonard, en bon spéléo qui se respecte, prit quand même du plaisir dans les dernières longueurs de cheminée
·         Estacion Orbital Mir (ED-, 405 m) – Valentin, motivé, prit la tête sur les 5 premières longueurs. Après avoir dépassés les 15 premiers mètres un peu herbeux, on arrive très rapidement sur du beau caillou et de la belle escalade : le pas de 7a de la première longueur donne un petit onglet à Jules et Sophie qui sont obligés de serrer bien fort les prises. La suite déroule bien jusqu’à la 5eme longueur où le début finaud demande un peu de concentration. Sophie prend la suite de la tête sur les 4 longueurs suivantes. Un début un peu difficile avec de la recherche d’itinéraire et un rocher un peu péteux… il faut se mettre dedans ! Les longueurs L7 et L8 s’enchainent facilement puis une mention spéciale pour la L9 qui allie à la fois grimpe fine et technique en dalle sur calcaire orange particulièrement bien sculpté et petit passage de fissure/dülfer un peu plus physique… un vrai régal ! Jules prendra finalement le lead sur les 2 dernières longueurs, encore du beau caillou et de la belle grimpe notamment la L10 en traversée où l’impression de gaz se fait bien ressentir. En résumé, très belle voie qui peut mériter une mention « triple stars »
--> plus d'infos sur la voie, voir le blog de Jules
 










Merci Jules pour ces belles photos !


Les 2 cordées parviennent en haut en même temps. S’ensuit alors une longue, très très longue marche de retour à la frontale. La fatigue commence à se faire ressentir, on a hâte d’ouvrir les bières !

Vers 20h ou peut-être 21h, arrivée au spot bivouac en-dessous du parking du Congost. Une fois les tentes montées pour Amandine, Léo, Val’ et Sophie, nous passons un moment agréable d’échange et partage autour des réchauds. Nous devons aussi choisir nos voies pour le lendemain…

Nous optons pour des voies relativement courtes avec une approches depuis le champ du Prado afin de garantir un retour avant 15h pour reprendre la route. Etant déjà bien fatiguées par les semaines précédentes de grimpe, après une courte et glaciale nuit et voyant la face à l’ombre, Amandine et Sophie ont failli abandonner. Jules et Romain finirent finalement par nous convaincre et les mêmes cordées que la veille se reforment : Amandine et Léonard vont avec Romain dans le Petit Dièdre ; Sophie et Valentin vont avec Jules dans El Transit de Venus.




·         Petit Dièdre (TD, 170 m) – Petite grande voie de 5 longueurs homogène et soutenue dans le V qui, comme son nom l’indique, se déroule majoritairement en dièdre. Amandine prend la tête dans la première longueur. Léonard mit à l’épreuve sa technique et sa concentration pour venir à bout de la longue fissure de L4 où il dut engager faute de bons coinceurs et fit quelques exercices de souplesse pour passer en grand écart le surplomb de L5.
 




·         El Transit de Venus (TD+, 250 m) – Jolie voie de 6 longueurs, très variée avec des passages en dièdre, fissure, surplomb, cheminée, dalle… avec par moment des prises arrondies sur cailloux gris compact et par moment des prises plus franches en calcaire orange mais cailloux plus péteux… bref, y’en a pour tous les goûts mais toujours très beau et agréable à grimper… sauf peut-être pour Jules dans la cheminée / renfougne de la L4 !

 


Romain, Amandine et Léonard relèvent leur défi de faire la voie en moins de 3h. Ils arrivent au sommet une petite heure avant la cordée menée par Jules. Tout le monde se retrouve aux voitures pour partager un casse-croute avant de reprendre la route vers 15h direction Paul, Foix, Pamiers ou encore Montpellier.

Un week-end riche en enseignements où l’on apprend peu à peu à être efficaces, toujours et encore plus efficaces aussi bien à la préparation des sacs, au départ du bivouac, aux marches d’approche et de retour à la gestion des relais … afin de pouvoir envisager un jour des courses de plus grande ampleur.